Traboules de Lyon : des passages secrets à l’histoire fascinante

Imaginez-vous en train de flâner dans les rues pavées de Lyon, les yeux levés vers ses bâtiments Renaissance, lorsque votre regard se pose sur une porte discrète. Intrigué, vous en franchissez le seuil et vous retrouvez soudain dans un monde à part, fait d’escaliers en colimaçon, de cours tranquilles et de couloirs anciens. Bienvenue dans les traboules de Lyon, ces passages cachés qui traversent la ville. Bien plus que de simples raccourcis, ce sont des témoins de siècles d’histoire, du commerce de la soie à la Seconde Guerre mondiale. Chaque porte vous ouvre un pan du passé, telle une machine à remonter le temps. Il ne vous reste plus qu’à vous munir d’une carte, à enfiler vos baskets et à partir à la découverte du cœur de Lyon.

Le mot « traboule » vient du latin « trans ambulare », qui signifie « passer à travers ». Construits dès le 4^e siècle pour accéder plus facilement à l’eau fraîche de la rivière, ces passages sont devenus essentiels à la Renaissance, pendant l’essor du commerce de la soie à Lyon. Les canuts, célèbres ouvriers de la soierie, empruntaient ces couloirs couverts pour transporter leurs tissus délicats à l’abri des intempéries.

Au 19^e siècle, en pleine révolution industrielle, ces ouvriers se sont soulevés pour obtenir de meilleurs salaires et des conditions de travail plus justes, donnant lieu aux célèbres révoltes des canuts. À travers ces passages secrets, ils ont pu se faufiler jusqu’au cœur de la ville et en prendre le contrôle. Plus tard, durant la Seconde Guerre mondiale, ces allées dissimulées menant d’une rue à l’autre ont permis aux résistants français d’échapper aux forces nazies et de faire circuler armes et messages sans éveiller les soupçons.

Aujourd’hui, Lyon compte près de 400 traboules, dont une quarantaine seulement sont accessibles au public. Entre escaliers en colimaçon, plafonds voûtés et arches Renaissance sophistiquées, chacune possède une architecture et un caractère unique.

Les traboules de la ville se concentrent principalement dans deux quartiers : le Vieux Lyon et, de l’autre côté du Rhône, les pentes de la Croix-Rousse. Tous deux font partie du site historique de Lyon inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Leur héritage remarquable invite le visiteur à un voyage au cœur de l’histoire lyonnaise.

Des plans de la ville indiquant la plupart des traboules ouvertes au public sont disponibles à l’office de tourisme de Lyon. Certaines applications de voyage et guides en ligne proposent également des itinéraires détaillés et des anecdotes sur ces passages secrets. N’hésitez pas à interroger les Lyonnais eux-mêmes au sujet de leur traboule favorite : ils vous révèleront peut-être un trésor non répertorié en ligne.

Notez que la plupart des traboules sont privées et généralement accessibles uniquement de 7 heures à 19 heures. Majoritairement situées entre des bâtiments résidentiels, elles nécessitent d’être traversées avec respect et discrétion, sans laisser de déchets.

Le Vieux Lyon, le plus ancien quartier de la ville, est l’un des meilleurs points de départ pour partir à la découverte des traboules. Datant de la Renaissance, elles ont été aménagées pour relier entre elles des cours intérieures et permettre aux marchands de rejoindre facilement les quais de la Saône.

• L’un des passages les plus emblématiques est la traboule de la Tour Rose, au 22 rue du Bœuf. Depuis la cour, admirez la tour de guet pittoresque couleur rose, son escalier en colimaçon et ses fenêtres de style Renaissance, qui semblent tout droit sortis d’un conte de fées.
• Une autre traboule remarquable, célèbre pour ses sculptures délicates et ses passages à ciel ouvert, relie le 27 rue Saint-Jean au 6 rue des Trois Maries.
• Menant du 54 rue Saint-Jean au 27 rue du Bœuf, la Longue Traboule est la plus étendue du Vieux Lyon. Traversant cinq cours et passant sous quatre bâtiments, elle est facilement reconnaissable à sa porte verte.

Accès : prenez la ligne D du métro jusqu’à la station Vieux Lyon - Cathédrale Saint-Jean. Les traboules sont accessibles à moins de 10 minutes à pied.

Les traboules de la Croix-Rousse, ancien fief des tisserands de soie lyonnais, sont plus longues et plus fonctionnelles que celles du Vieux Lyon. Elles reflètent les origines ouvrières et l’esprit artisanal du quartier.

• S’il existe une traboule à ne pas manquer, c’est celle de la Cour des Voraces, située au 9 place Colbert. Datant du 19^e siècle, elle est célèbre pour son escalier de six étages, l’un des plus anciens de la ville, qui a servi de refuge aux ouvriers de la soierie pendant la révolte des canuts.
• La traboule de Maison Brunet relie le 10 rue Rivet au 5 place Rouville, et le 12 rue Rivet au 6 place Rouville. Elle mène à la Maison Brunet, une structure singulière dotée de 365 fenêtres, 52 appartements, quatre entrées et sept étages, correspondant aux jours, semaines et saisons de l’année.
• La traboule reliant le 14 rue Imbert-Colomès au 10 quai Lassagne offre, quant à elle, une vue magnifique sur la Saône.
• Un autre passage remarquable se trouve au 9 rue Diderot : sa cour paisible invite à une pause propice à la réflexion.

Accès : la Croix-Rousse est accessible par la ligne C du métro. Prévoyez des chaussures confortables, car les pentes du quartier sont raides !

Bon à savoir : les traboules accessibles au public sont signalées par des plaques bleues en forme de tête de lion.

Il est possible d’explorer les traboules de Lyon en toute autonomie. Toutefois, une visite accompagnée d’un guide local permet non seulement de gagner un temps précieux, mais aussi d’accéder à des passages privés habituellement fermés au public. Grâce à son expertise, le guide fait revivre l’histoire des traboules et attire votre attention sur des détails qui pourraient vous échapper, comme les plaques commémorant les actes de la Résistance, témoignages émouvants du courage et du sacrifice des Lyonnais.

Avant ou après votre visite, prenez le temps d’explorer le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, situé près de la Presqu’île. Ce musée propose des expositions sur le rôle majeur de Lyon durant la Seconde Guerre mondiale et met en lumière l’importance stratégique des traboules dans les actions de résistance face à l’occupation. Pour approfondir l’histoire de la soierie lyonnaise, la Maison des Canuts vous invite à assister à des démonstrations de techniques de tissage, notamment sur son métier Jacquard, et à découvrir la vie des canuts.

Bien plus que de simples lieux de passage, les traboules de Lyon incarnent l’ingéniosité, la résilience et l’esprit artistique des héros quotidiens qui ont façonné l’identité de la ville. Que vous soyez passionné d’histoire ou détective amateur, ces passages cachés offrent un moyen fascinant d’explorer la ville. Pour un séjour au cœur de l’action, l’hôtel Mercure Lyon Centre Beaux Arts et l’hôtel Mercure Lyon Centre Plaza République vous accueillent à deux pas du Vieux Lyon et de la Croix-Rousse. Si vous avez envie d’en savoir plus sur l’histoire de la ville, découvrez notre guide consacré aux vestiges romains de Lyon.